Influence de la météo sur les symptômes ou: le thermostat pété

Existe-t-il seulement quelque chose où une maladie vectorielle à tiques chronique ne vient pas mettre un immense foutoir? A priori non. Même la météo influe sur nos symptômes. Certains malades vont mieux lorsqu’il fait frais, d’autres avec le soleil et la chaleur. Sous nos latitudes, certains sont donc plus gâtés que d’autres, et encore, le pire étant les variations brutales auxquelles nous avons de toute façon du mal à nous adapter. Je fais partie des malades dont les symptômes s’améliorent pendant l’été… enfin quand nous avons un été digne de ce nom!

Je ne sais pas si j’ai toujours eu une température plutôt élevée, en tout cas depuis mon diagnostic je ne peux que constater que, contrairement à beaucoup de malades ayant une température très basse (on parle bien « d’infections froides ») la mienne ne descend jamais en-dessous de 37,3° – ce qui est déjà plutôt rare – et tourne souvent autour de 37,7° voire plus. Au début de Lyme, j’ai plafonné pendant plusieurs mois à 38°, considéré comme « fébricule » par un interniste qui n’en avait rien à battre. Régulièrement, lorsque je suis sous traitement naturel, j’ai des périodes de hausse progressive tous les soirs jusqu’à ces fameux 38° qui peuvent durer quelques jours. Je n’en ai aucun ressenti, à peine cela accentue ma fatigue mais ce n’est pas systématique: il y a bien des fois où j’avais par contre un ressenti de fièvre mais le thermomètre disait le contraire. Ce n’est pas nouveau chez moi et je fais avec. J’incrimine plutôt babésia pour cette impression de thermostat pété (qui passait auparavant par des bouffées de chaleur, des sueurs nocturnes et diurnes, un manque d’air, et parfois un ressenti de froid intense avec les extrémités glacées), bien que cette fébricule disparaisse systématiquement lors de périodes sous antibiotique. Babésia m’a également fait littéralement dégouliner alors qu’il faisait 18-20° comme s’il faisait 40 (problème réglé par l’Artemisia Annua).

Avant Lyme, j’avais plutôt tendance à avoir des problèmes circulatoires (que j’ai encore mais avec des symptômes différents), qui se manifestaient par des fourmillements dans les jambes et des impatiences lorsqu’il faisait trop chaud, au point de ne pas supporter un drap pendant la nuit et d’être obligée de surélever mes jambes. Depuis Lyme (et traitements surtout) et malgré les épisodes de canicule je n’ai plus ce problème et je vais bien mieux lorsqu’il fait – très – chaud.

J’ai toujours été énormément influencée par les changements de pression atmosphérique et je ne gère absolument pas les brusques baisses de pression, de même que le manque de luminosité et de soleil. Autant dire qu’à l’heure actuelle je morfle! J’ai beau prendre de la vitamine D en gouttes chaque jour et, grâce à cela, ne plus être carencée, cela ne remplacera jamais la luminosité naturelle. Sans cela, je suis une loque qui peine à rester éveillée. Je me traine une fatigue terrible tant physique qu’intellectuelle, je ne suis capable de rien. Normal: mon organisme passe son temps à essayer de maintenir ma température naturellement haute et lorsqu’il fait moins de 20° je tourne en surrégime. Je ne gère pas le froid ni l’humidité. Je ne souffre pas des articulations (hormis mon dos en vrac mais il est hors compèt’ et c’est quotidien) mais la sensation de froid aggrave mes douleurs musculaires: normal, la chaleur détend les muscles et le froid les contracte. Sédentarité couplée à de longues journées sous un éclairage artificiel bien faiblard et toute la difficulté est de se remettre en marche: on se sent rouillé, raide, et constamment épuisé. Nul doute que cela influe aussi sur la sécrétion de sérotonine, mais si l’état de fatigue diurne pouvait permettre de dormir mieux la nuit cela se saurait.

Les raisons de mon intolérance au froid peuvent être multiples: Lyme et ses co-infections induisent déjà un stress constant à l’organisme et une inflammation chronique générale. Syndrome de Raynaud? Pas franc et de moins en moins probable. Problème endocrinien ou thyroïdien? Possible. En 2016 mes analyses penchaient pour une auto-immune d’Hashimoto, avec des anticorps anti-nucléaire en constante hausse, mais je n’ai jamais revu – ni trouvé – d’endocrino qui n’envoie pas bouler le Lyme chronique d’un revers de la main. Carence en fer? C’est possible à cause de babésia, mais je surveille régulièrement. D’autres carences?… Après, il y a la génétique: ma mère ne supporte pas le froid non plus, mais on n’a pas du tout le même gabarit (ce qui pouvait s’appliquer quand j’étais trop maigre ne tient plus la route avec ma rondouillardise d’ex-fumeuse!), et nous n’avons pas le même âge non plus. Une chose est sûre, je ne pourrais plus habiter dans la moitié Nord, même si hélas la Creuse n’est vraiment pas assez chaude pour moi. Plus ça va et plus je me sens proche de mes origines espagnoles plutôt que belge! Et même si la chaleur peut mettre en difficulté mon souffle (et encore, il en faut!), même si ce n’est pas bon signe pour le climat, même si les normes saisonnières n’ont rien à voir avec les derniers étés que nous avons connu… je regrette les périodes de grosses chaleurs voire de canicule. Et je ne ferai pas partie de ceux qui râlent qu’il fait trop chaud, non: quand il fait chaud, je revis. Là, j’encaisse, je prends mon mal en patience, et je me dis que si on devait se diriger tout droit vers une ère glaciaire je ne survivrais pas 2 jours. D’ailleurs la cryothérapie, rien que d’y penser je grelotte: c’est pas pour moi, définitivement. (Quant au sauna, j’ignore si d’un point de vue vasculaire ça ne serait pas risqué pour moi, pourtant je pense que je gèrerais bien mieux.)

Et vous? C’est le froid, la fraîcheur, ou la chaleur qui améliore vos symptômes?

© Elusive Reclusive

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